Et Pendant ce Temps, Simone Veil.
Simone Veil – 40 FAB Icône
J’ai quelques fashion fixettes et tics de style. Des icônes aussi. Que je vous les ferai découvrir au fur et à mesure… Ça peut vous changer des Kardashian, Billie Eilish, Caroline Receveur et autres influenceuses du moment qui me font mal aux yeux. Ou au cœur. Ou les deux.
J’aimerais vous parler de Simone Veil, 40 FAB icône de cœur et de style. La mettre à l’honneur en ce lendemain de triste anniversaire. Et cette question malheureusement toujours d’actualité, posée par France 2 ce soir, «Peut-on en finir avec l’antisémitisme»?
De tous les combats, cette féministe, intellectuelle, s’est battue contre la pénalisation de l’avortement, le sort des détenus, l’antisémitisme et une Europe unie et en paix. Tout en gardant toujours son sang froid et sa belle allure. Lumineuse.
Une Allure Iconique
Simone Veil a marqué une époque, celle des 70s, avec un discours et une loi. Une allure aussi.
Son style vestimentaire, devenu iconique, a longtemps incarné l’élégance à la française. La French Touch, avant l’heure.
Simone Veil était alors l’archétype de la française. Grande bourgeoise, qui jamais ne se relâche. Souvent une cigarette à la main. Défiant les modes, refusant le jean. Ne lâchant ses cheveux qu’en de rares occasions.
Elle a été le chantre, plus qu’une autre, du power dressing. Apparu au début des années 70. Et élaboré pour marquer une position hiérarchique. Ainsi que les contours d’une prise de pouvoir.
Un uniforme systématique
Tout au long de sa carrière, elle a affiché son uniforme:
le chignon impeccable,
le collier de perles,
boucles d’oreilles clips, toujours assorties à ses tenues,
la blouse lavallière, remise au goût du jour cet hiver, avec tous les codes de la néo bourgeoise,
le tailleur Chanel, composé d’une jupe portefeuille aux genoux et d’une petite veste à la coupe droite,
et l’hiver un manteau de fourrure, que plus aucune femme n’oserait porter aujourd’hui, pièce maîtresse de sa garde robe érigée au rang de fétiche.
La French Touch insufflée par les tailleurs Chanel
Lorsque Simone Veil endosse avec passion son rôle de magistrate au début de sa carrière. Elle enfile en même temps le révolutionnaire tailleur en tweed Chanel … Qui deviendra son uniforme et restera dans nos souvenirs visuels.
A cette époque, alors âgée de 71 ans, Gabrielle Chanel a en tête de bousculer les codes en présentant des collections avant gardistes pour fêter la réouverture de sa Maison de Haute Couture.
Mademoiselle libère les femmes de tout carcan avec une mode fonctionnelle et confortable, qui permet de bouger, s’affranchir et s’imposer comme des hommes dans un tailleur tweed, tissu symbolique des costumes masculins.
Le tailleur Chanel, inspiré des uniformes autrichiens devient l’apparat des femmes de tête, qui l’adoptent pour la liberté qu’il reflète alors.
La femme qui a réussi à imposer sa loi en 1974 en fait sa seconde peau. E l’arbore partout en écho à ce que disait Chanel: «Il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue. »
Une douceur mélancolique
Si Simone Veil demeure à jamais cette femme portée par les valeurs de justice et de solidarité, je garde en moi le souvenir de son regard perçant. La douceur mélancolique et la distance perpétuelle de ses yeux bleu lumineux, qui forçaient le respect.
«Tu es trop jolie pour mourir ici» lui dit un jour une kapo du camp d’Auschwitz, tombée sous le charme.
Sa beauté l’a ainsi sauvée de la mort. Et constitue l’un des mythes rattachés à sa personne.
Karl Lagerfeld, qui lui avait dessiné son habit d’académicienne, ultime uniforme, confiait le jour de sa mort:
«Simone Veil était pour moi autre chose qu’un personnage de mode. Je refuse de parler de son look, car elle a fait des choses bien plus importantes dans sa vie.»
Il n’empêche qu’elle restera pour moi cette grande dame de combats, toujours élégamment habillée. Iconique.